EN | FR

atlas des peuples autochtones du Canada

Nunavik

Au bord de la baie d’ Hudson et de la péninsule d’ Ungava se trouve le Nunavik, l’ une des quatre terres ancestrales des Inuits au Canada qui forment le territoire Inuit Nunangat. Les administrations politiques, culturelles et économiques du Nunavik sont gérées par la Société Makivik, qui elle est encadrée par des représentants élus, soit un président, un conseil exécutif et un conseil d’ administration.

Entre les deux solitudes que sont le Canada et le Québec, les Inuits du Nunavik se sont taillé leur propre place et se sont forgé une identité bien à eux. Makivik, un mot inuktitut signifiant « s’ élever », est un nom qui convient bien à cet organisme dont le mandat est de protéger les droits, les intérêts et les compensations financières découlant de la Convention de la Baie James et du Nord québécois de 1975 (la première revendication territoriale globale des Inuits au Canada) et, plus récemment, de l’ Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik, entré en vigueur en 2007.

En 1971, le gouvernement du Québec a annoncé « le projet du siècle » : celui de la baie James. Ce chantier de production d’ hydroélectricité allait radicalement changer le visage du Nord du Québec, en détournant le cours de plusieurs grandes rivières et de leurs bassins versants. Or, les droits des Inuits et des Cris vivant au nord de la baie James et dans le Nord du Québec avaient été ignorés. Un jeune Inuit nommé Charlie Watt a donc rassemblé un groupe d’ Inuits et formé l’ Association des Inuit du Nouveau Québec. Cet homme siégerait plus tard au Sénat pendant plus de 33 ans, jusqu’ à ce qu’ il quitte ces fonctions en 2018 et soit élu président de la Société Makivik.

 

Coloured map showing the land in northern Nunavik
Carte du nord du Nunavik.

Collaborant avec l’ Association des Indiens du Québec, les Inuits ont demandé une injonction à la Cour supérieure du Québec en 1972 pour mettre fin au projet de la baie James. L’ injonction a été accordée, mais la Cour a cassé le jugement peu après. Ces démarches ont cependant déclenché une série d’ événements qui ont mené à un règlement à l’ amiable : l’ historique Convention de la Baie James et du Nord québécois (CBJNQ), signée en novembre 1975. Il s’ agissait de la première entente majeure en matière de revendications territoriales globales dans le Nord du Canada. Elle annonçait le début d’ une nouvelle ère pour les revendications territoriales des Autochtones.

Le mandat de la Société Makivik, à la fois particulier et varié, consiste à détenir et gérer de grandes entreprises rentables ainsi qu’ à créer des emplois pour les Inuits, mais aussi à favoriser le développement socioéconomique, à améliorer les conditions de logement et à protéger la langue, la culture et l’ environnement naturel des Inuits. Lorsque la première entente a été signée en 1975, Makivik a affirmé qu’ en contexte, le « règlement des revendications territoriales des Inuits » devait être envisagé comme un « nouveau départ » pour ce qui était d’ établir une nouvelle relation et d’ implanter une nouvelle façon de faire des affaires, tant avec le gouvernement fédéral qu’ avec celui du Québec.

Makivik, un mot inuktitut signifiant « s’élever », est un nom qui convient bien à cet organisme dont le mandat est de protéger les droits, les intérêts et les compensations financières découlant de la Convention de la Baie James et du Nord québécois de 1975…

nnu l’ importance de participer au programme politique général du gouvernement fédéral. Les Inuits du Nunavik ont ainsi joué un rôle essentiel dans les négociations constitutionnelles de 1982, qui ont abouti à l’ inclusion des droits des Inuits dans la Constitution et à la protection constitutionnelle des ententes sur les revendications territoriales globales.

En plus de résoudre les revendications territoriales et de donner lieu à des compensations financières, l’ accord de 1975 (et, plus tard, celui de 2007 sur les droits extracôtiers) a défini les droits autochtones des Nunavimmiuts (les Inuits du Nunavik). Ces accords sont désormais à la base des relations qu’ entretiennent les Inuits avec leurs voisins et avec divers ordres de gouvernement fédéral et provincial. Ils ont aussi garanti les droits de récolte, établi des systèmes de gestion des ressources et créé des catégories de terres selon les différents degrés de compétence des Autochtones et de la Couronne. Enfin, ils ont entraîné la création de conseils scolaires, la restructuration des services de santé et la formation d’ administrations régionales, toujours dans le but de favoriser l’ épanouissement des Inuits au Nunavik.

Trente ans après la signature de la première revendication, la Société Makivik et le gouvernement fédéral ont vu l’ aboutissement de 14 ans de travail avec la signature, en 2007, de l’ Accord sur les revendications territoriales des Inuit du Nunavik (ARTIN), qui encadre la gestion de la récolte, du transport et du développement des ressources dans les lieux extracôtiers et les îles du secteur des baies d’ Hudson et d’ Ungava. Le Nunavik est bien placé pour profiter des nouvelles occasions qu’ a amenées l’ ARTIN. Fort de plus de 30 ans d’ expérience en matière de mise en œuvre des revendications territoriales, il saura faire bon usage de ses compensations et droits nouveaux afin d’ améliorer le bien-être économique et social des Inuits au Nunavik.

Person riding a snowmobile across snow covered land
La motoneige à Nunavik.

Commandez maintenant

sur Amazon.ca ou Chapters.Indigo.ca, ou communiquer avec votre libraire ou marchand éducatif préféré