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atlas des peuples autochtones du Canada

Les Métis d’aujourd’hui

On dit des Métis qu’ils étaient le « peuple oublié », car de la Rébellion du Nord-Ouest en 1885 jusqu’aux années 1980, on ne leur portait pas vraiment attention au pays. L’obtention d’une reconnaissance constitutionnelle et plusieurs décisions judiciaires ont cependant changé la donne en mettant les Métis sous le feu des projecteurs sur la scène nationale. Ce peuple en pleine croissance démographique, comptant des talents par milliers – artistes, auteurs, entrepreneurs, activistes, éducateurs et gens de métiers –, joue maintenant un rôle plus important dans la société.

Au Canada, les Métis sont parmi les populations qui connaissent actuellement une explosion démographique, que ce soit au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta, en Colombie-Britannique ou en Ontario. L’expansion des Métis et des Premières Nations au Manitoba et en Saskatchewan est telle que, d’ici la moitié du XXIe siècle, ils représenteront la moitié de la population totale de ces deux provinces des Prairies.

Cet essor démographique oblige les gouvernements – fédéral et provinciaux – à travailler plus étroitement avec les peuples autochtones. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’au cours de la dernière décennie se sont multipliés les partenariats entre le gouvernement et des organismes métis en vue d’offrir aux Métis, clients et étudiants, du financement, de la formation et des services éducatifs. Déjà, des organismes, comme l’Institut Rupertsland, un centre d’excellence pour les Métis en Alberta, et l’Institut Gabriel-Dumont, qui propose des programmes de formations et d’emploi en Saskatchewan, permettent à des milliers de Métis d’entrer sur le marché du travail bien formés et de combler d’importantes pénuries de main-d’œuvre.

Les établissements scolaires métis contribuent grandement au développement éducatif et culturel de la Nation métisse sur son territoire. En Saskatchewan, l’Institut Gabriel-Dumont a permis à des milliers d’étudiants de devenir enseignants, d’obtenir un diplôme, ou de recevoir une formation ou une bourse d’études. Au Manitoba, l’Institut Louis-Riel offre aussi des programmes d’apprentissage. Tout comme d’autres répartis sur le territoire de la Nation métisse, ces établissements, qui offrent aux futurs leaders de la société métisse une éducation et une formation, jouent un rôle crucial dans l’économie et la vie sociale du pays. Dans le futur, ces établissements poursuivront leur mission en proposant un éventail encore plus large de parcours d’études et de formation à une communauté cherchant des perspectives diversifiées. Différents ministères travailleront de concert avec ces établissements dans le but de soutenir l’économie et la société.

Le développement économique des Métis est une priorité pour les cinq membres à la tête du Ralliement national des Métis. Depuis plusieurs décennies, les structures de gouvernance métisses ont créé, par l’entremise de divers organismes de développement économique, un environnement favorable aux affaires. De nombreux entrepreneurs métis, souvent autodidactes, participent activement à l’économie canadienne. Cette participation ira en grandissant lorsque de plus en plus de Métis sauront bien se positionner comme entrepreneurs dans la nouvelle économie, axée sur le savoir et l’information, les sources d’énergie de rechange, la récolte et la promotion des aliments traditionnels, et le développement durable des ressources naturelles.

Les auteurs et artistes métis dévoilent leurs nombreux talents au monde entier tout en renforçant la culture métisse. Ils suivent ainsi les traces du travail inspirant de Maria Campbell, de Beatrice Mosionier et de Tantoo Cardinal, entre autres. Aujourd’hui, Andrea Menard, Gregory Scofield, Christi Belcourt et Katherena Vermette s’inscrivent dans un mouvement prenant de l’ampleur qui regroupe acteurs, auteurs, poètes et artistes pratiquant le spoken word, exprimant tous le dynamisme et la résilience de la culture métisse. Les arts métis s’épanouiront davantage à mesure que les artistes repousseront leurs limites en s’appropriant les nouveaux médias, comme les arts graphiques, le Web, et la narration et les arts interactifs.

Les langues métisses sont dans une situation précaire au Canada. Par exemple, à l’heure actuelle, moins de 100 personnes parlent couramment le michif ancestral. Le gouvernement fédéral collabore d’ailleurs avec les Métis pour préserver leur patrimoine linguistique. Les efforts de l’Institut Gabriel-Dumout et de l’Institut Louis-Riel pour sauvegarder le michif et en faire la promotion seront couronnés de succès. Des institutions et des groupes communautaires métis, en collaboration avec les derniers locuteurs vivants du michif, s’emploient à préserver cette langue et à la transmettre à la nouvelle génération d’enfants métis.

Que réserve l’avenir aux Métis? D’autres progrès seront accomplis en vue de faire reconnaître pleinement les Métis comme peuple fondateur du Canada. L’Accord Canada-Nation métisse, signé en 2017, sera intégralement mis en œuvre, jetant ainsi les bases d’une relation de nation à nation. Les arrêts Daniels (2013 et 2016) ont renforcé les droits des Métis, et le gouvernement fédéral leur offre maintenant toute une gamme de services, notamment en ce qui concerne l’éducation, la culture et le financement des formations. De plus, le jugement obtenu par la Fédération Métisse du Manitoba (FMM) garantira que le gouvernement fédéral respectera les engagements pris dans la Loi sur le Manitoba envers les Métis. Enfin, un financement considérable sera mis en place pour assurer le développement économique, culturel et social des Métis au profit des générations futures.

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