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atlas des peuples autochtones du Canada

L’art et la culture des Métis

Les Métis d’autrefois ont mélangé de manière particulièrement talentueuse les éléments culturels des Autochtones et des premiers colons d’ascendance européenne. Ils étaient traditionnellement d’excellents conteurs, violoneux, danseurs et artisans de perlage et de broderie aux motifs floraux, et ces traditions ancestrales sont encore très prisées et vivantes aujourd’hui. Cela dit, la culture métisse a aussi évolué en intégrant tous les aspects d’une expression contemporaine. Aujourd’hui, on compte chez les Métis de nombreux artistes talentueux et reconnus, comme des auteurs, des poètes, des chanteurs, des auteurs-compositeurs, des acteurs, des cinéastes et des artistes en arts visuels.

Les auteurs métis sont réputés pour leur critique acerbe de la colonisation et du racisme, qui ont eu une grande influence sur l’identité individuelle et collective des Métis depuis les années 1870. Les mémoires de Maria Campbell, Half-Breed (1973), sont un récit des plus poignants sur la colonisation et le racisme intransigeants ayant accablé les Métis des réserves routières dans le nord de la Saskatchewan. Beatrice Culleton Mosionier a traité de thèmes semblables dans Le sentier intérieur (In Search Of April Raintree, 1983), un roman remarqué. La poète et auteure Katherena Vermette s’inscrit aussi dans cette tradition, en proposant, dans son roman Ligne brisée (The Break, 2016), d’ailleurs salué par la critique, le portrait d’Autochtones marginalisés vivant au cœur de Winnipeg. D’autres grands auteurs peuplent la scène littéraire métisse, notamment Aaron Paquette, Warren Cariou, Lisa Bird-Wilson, Cherie Dimaline et Sandra Birdsell, et l’on y trouve aussi des auteurs jeunesse primés, dont Wilfred Burton, Deborah L. Delaronde, Leah Marie Dorion et Jacqueline Guest.

Les auteurs métis sont réputés pour
leur critique acerbe de la colonisation et du racisme, qui a eu une grande influence sur l’identité individuelle et collective des
Métis depuis les années 1870.

coloured image of a man dressed in black and a woman dressed in red signing with each other
Donny Parenteau, musicien métis, et Andrea Menard, actrice, auteure et chanteuse métisse

Les poètes métis créent des œuvres évocatrices sur leurs expériences comme Autochtones. Gregory Scofield (Witness, I am, 2016) a écrit plusieurs recueils de poésie encensés. Parente de Gabriel Dumont, l’auteure Marilyn Dumont, dans son recueil Une vraie bonne petite Métisse (A Really Good Brown Girl, 1996), relate dans des poèmes qui suscitent à réflexion ses expériences comme Métisse et son combat contre le racisme et la colonisation. La poésie de Rita Bouvier reflète quant à elle ses expériences et celles de sa communauté d’origine à Île-à-la-Crosse, en Saskatchewan.

Les Métis comptent beaucoup d’artistes en arts visuels qui travaillent avec toute une diversité de techniques et proposent des œuvres émouvantes. Dans ce domaine, la plus renommée est probablement Christi Belcourt qui, bien qu’elle verse dans plusieurs styles et techniques, est surtout connue pour son pointillisme imitant le perlage métis traditionnel. Parmi les autres artistes en arts visuels de premier plan, il y a David Garneau, Edward Poitras, Leah Marie Dorion et Donna Lee Dumont.

Les artisans métis s’emploient aussi à préserver et à promouvoir leurs arts traditionnels, comme le perlage, la broderie, et la fabrication de tapis au crochet et de ceintures fléchées. Notons deux virtuoses du perlage métis : Lisa Shepherd, dont les vêtements sont réputés sur tout le territoire ancestral de la Nation métisse, et Jennine Krauchi, qui a produit de grands panneaux perlés figurant au Musée canadien pour les droits de la personne, à Winnipeg. Originaire de la Saskatchewan, Margaret Harrison préserve les traditions de tapis au crochet et de broderie de soie que lui a léguées sa mère, Adeline Pelletier dite Racette.

La musique de violoneux et la danse ont toujours fait partie de la vie des Métis. Il y a de nombreux violoneux métis réputés et talentueux, le plus illustre étant John Arcand, dit « le maître du violon métis », qui tient un festival chaque été près de Saskatoon. Yvonne Chartrand, avec sa compagnie V’ni Dansi, fait de la danse traditionnelle métisse, comme la gigue et la danse carrée, de même que des danses plus contemporaines.

Traditionnellement, les chansons composées et chantées par les Métis portaient sur leur expérience en tant que « nouvelle nation ». Aujourd’hui, les chanteurs et les compositeurs métis donnent dans de nombreux genres musicaux. Par exemple, la Saskatoonaise Zoey Roy est une chanteuse hip-hop émergente qui pratique également le spoken word, et Andrea Menard est une chanteuse de jazz connue dans le monde entier. On trouve aussi beaucoup de chanteurs country métis jouissant d’une solide réputation, comme Donny Parenteau, de Prince Albert en Saskatchewan, Jess Lee, de Wabamun en Alberta, ou Ray St Germain, de Winnipeg. Certains chanteurs et compositeurs métis font de la musique folk, notamment Don Freed, de Victoria, et Janet Panic, originaire de Brockville, en Ontario.

Des acteurs de cinéma, de télévision et de théâtre issus de la communauté métisse mènent également une brillante carrière. Parmi les plus célèbres, mentionnons Tantoo Cardinal, d’Anzac en Alberta, Andrea Menard, de Saskatoon, et Roseanne Supernault, de l’établissement métis d’East Prairie en Alberta, toutes trois ayant participé à plusieurs émissions et films. Les Métis comptent aussi des cinéastes audacieux, tels que Gil Cardinal, Loretta Todd, Christine Welsh et Greg Coyes, tous actifs depuis le début des années 1990. De nos jours, une nouvelle génération de cinéastes métis primés, comme Danis Goulet, Merelda Fiddler, Amanda Strong et Shane Belcourt, fait sa place au soleil.

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